jeudi, 25 avril 2024

Consultation sur les voies dédiées du périphérique : donnez vos arguments !

La Mairie de Paris a lancé du 17 avril au 28 mai 2023 une consultation sur les modalités de pérennisation des voies réservées aux jeux olympiques et paralympiques sur le périphérique parisien, sous la forme de voies dédiées au covoiturage et aux transports collectifs.

Vous trouverez ci-dessous la présentation de ce projet et, en bas de page, les modalités pour que la voix des motards et scootéristes soit entendue : participez car il ne tient qu’à VOUS que vos arguments soient pris en compte !

Le champ de cette consultation est extrêmement réduit : la Mairie ne souhaite pas recueillir un avis « pour ou contre » des voies dédiées : elle a déjà fait son choix, celui d’inciter au covoiturage « pour réduire le nombre de véhicules sur le périphérique » pour le même nombre de personnes déplacées. La consultation ne porte que sur 4 thématiques, selon lesquelles les contributions devront s’organiser :

  • les plages horaires d’activation du dispositif, notamment en semaine et/ou pendant les week-ends ;
  • les catégories d’usagers ayant le droit d’emprunter les voies dédiées ;
  • la limitation de vitesse sur le boulevard périphérique lorsque la voie dédiée est activée ;
  • les mesures d’accompagnement permettant de faciliter la pratique du covoiturage.

De plus, la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), à laquelle la Mairie de Paris a demandé un appui méthodologique, souligne qu’il est essentiel d’apporter des arguments en développant ses avis. Les élus de la Mairie indiquent qu’ils souhaitent tenir compte de l’intérêt général et collectif (santé publique, avenir climatique…), même si la mesure a des dimensions coercitives…

Quel est le projet de voies dédiées sur le périphérique ?

Pourquoi ? Pour tout un tas de « bonnes raisons » : répondre aux « enjeux climatiques « , également pour la « santé publique » des riverains, en réduisant la pollution et le bruit mais surtout l’ « autosolisme » et en favorisant le covoiturage, à défaut que les transports collectifs soient au rendez-vous (métro du « Grand Paris Express », régularité de la RATP et de la SNCF…). On peut également y voir une étape vers des projets de « diversification des modes de déplacement y compris les mobilités actives » au-delà de 2030 : « débarrassé des nuisances atmosphériques et sonores liées à la circulation automobile, le boulevard périphérique [deviendrait] une infrastructure apaisée de transports non-polluants » (préconisations du rapport « Le périphérique quelles perspectives de changement ? » de mai 2019, référencé dans le cadre de la consultation).

–> Où ? dans chacun des sens du périphérique, sur la voie la plus à gauche, entre les portes de Sèvres et de Bercy (en vert ci-dessous) dès l’automne 2024 puis sur l’ensemble du périphérique en 2025.

–> Quand ? justement, c’est l’objet de la consultation mais… la Mairie de Paris indique déjà que chaque portion de voie dédiée sera activable et désactivable en « fonction de l’évolution du trafic durant la journée » (comprendre : à volonté), par exemple selon les « événements particuliers » tels les accidents. Deux « plages de fonctionnement optimales » sont également suggérées de 6h30 à 11h00 puis de 15h30 à 20h00. La question des week-ends reste ouverte…

–> Pour quels véhicules ? là encore c’est un des thèmes de la consultation mais la Mairie envisage que les voies dédiées seront réservées :

  • à tous les véhicules avec au moins 2 personnes à bord (rien n’interdisant de fixer ultérieurement un minimum à 3 passagers ou plus), les poids lourds restant interdits,
  • aux transports de personnes handicapées (PMR),
  • aux taxis et transports collectifs (bus, autocars, transports scolaires), même « à vide » avec leur seul chauffeur,
  • aux véhicules de secours, d’assistance et de police.

Mais… où sont les 2-3 roues motorisés dans ce projet ?

Le motard ou le scootériste en circulation interfile (expérimentation autorisant la circulation des 2-3RM entre les 2 voies les plus à gauche dans certaines conditions) aura tout de suite remarqué qu’il n’a pas sa place dans ce projet : la circulation entre une voie dédiée circulant jusqu’à 50 km/h (dans le projet) et des voies à l’arrêt sera à la fois dangereuse (en raison du différentiel de vitesse) et source de vidéoverbalisations douteuses (en cas de débordement sur la voie dédiée pour éviter un véhicule).

Cependant, les élus estiment que ce projet ne change rien à la situation actuelle… sans répondre sur les risques de verbalisations litigieuses…

Comment participer à la concertation ?

Toutes les informations concernant cette consultation sont disponibles sur le site www.peripherique-voie-dediee.paris

Les contributions et arguments concernant un (au moins) des 4 thèmes ouverts à consultations (plages horaires et jours, catégories d’usagers, limitation de vitesse lorsque la voie dédiée est activée, mesures d’accompagnement) doivent être exprimés avant le 28 mai 2023 en cliquant sur le bouton suivant pour accéder au registre officiel de la consultation.

–> Notre conseil : publier UNE contribution distincte pour CHACUNE de ces 4 thématiques.


La réflexion de la FFMC PPC l’amène à revendiquer que les usagers de 2-3 roues motorisés aient accès aux voies dédiées du périphérique pour les motifs suivants, même sans passager.

  • La circulation interfile de 2-roues motorisés entre la voie dédiée à 50 km/h et la voie de droite embouteillée les soumettra à un risque important, du fait du différentiel de vitesse entre ces 2 voies.
  • Le risque de verbalisation abusive ou contestable existera dès que le 2-roues motorisé débordera sensiblement de son interfile vers la voie dédiée.
  • Le 2 roues motorisés avec son seul conducteur est occupé à 50%, soit déjà plus qu’une voiture avec 2 occupants qui, elle, sera autorisée sur la voie dédiée.
  • Par sa petite taille, le 2 roues motorisé optimise l’occupation des voies de circulation et permet donc de transporter plus de personnes dans le même espace.
  • Par sa mobilité, à même distance, un 2 roues motorisé roule beaucoup moins longtemps qu’une voiture et a une consommation réduite, ce qui fait de lui un véhicule vertueux, légitime à circuler dans les voies dédiées.
  • Un 2 roues motorisé est un véhicule écologique, du fait même de son poids (comparé à celui d’une voiture, et encore plus à celui d’un SUV).
  • L’usager de 2 roues motorisé est un usager fragile, car son véhicule ne le protège pas ; sa présence dans une voie dédiée se justifie donc également par la réduction du risque inhérent à la circulation en interfile.
  • Le « comotorage » nécessite que le passager dispose d’équipements obligatoires (casque, gants) et de sécurité (blouson, bottes, etc.) qui rendent cette pratique très spécifique et non accessible au public concerné par le covoiturage.
  • L’empreinte carbone d’une moto est inférieure à celle d’une voiture avec (statistiquement) « 2,4 » passagers qui, elle, sera autorisée dans les voies dédiées.


A noter qu’il est également possible de participer à 2 webinaires thématiques avec le logiciel Zoom le 10 mai à 19 heures (sur le fonctionnement de la voie dédiée) et le 23 mai 2023 à 19 heures (sur les solutions d’accompagnement au « covoiturage » et à l’évaluation du dispositif de voies dédiées). Les modalités d’inscription seront annoncées dans la rubrique « Réunions et webinaires ».

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